La question n’est pas tant de savoir si l’association entre le luxe et le digital marche, car c’est un fait indéniable. La question est plutôt de savoir s’il y a des limites à cette surprenante mais innovante association. Car les valeurs relayées par le digital, le virtuel et toute technologie liée peuvent paraître contradictoires en premier lieu avec celles du luxe. Inclusivité, accessibilité, contre des valeurs d’exclusivité et de clientélisme pour le luxe.
Les marques de luxe doivent-elles répondre à toutes les attentes liées au marché digital quitte à en oublier leur essence et leurs traditions ? La réponse pourrait se situer dans le phygital. Il permet d’enrichir l’univers de la marque, de redynamiser les points de vente et d’offrir des possibilités créatives innombrables, immersives et personnalisées. Mais il permet également de conserver une certaine exclusivité qui fait de l’outlet physique dans le luxe un élément incontournable.
Balenciaga l’a bien compris. Rappelez-vous, plus haut, ce sont eux qui ont réalisé le premier défilé 100% virtuel. Si quelques VIP et privilégiés ont été témoins de l’expérience, le grand public n’a pas été le grand oublié de l’opération. En effet, Balenciaga a spécialement conçu un jeu vidéo pour accueillir l’événement, dans un format scénarisé. Le joueur sort d’un magasin de la marque, avance dans une rue noire de monde, une forêt et une rave party. Il croisera en chemin les 50 modèles et leurs tenues respectives.